Dans ma vie relationnelle aujourd’hui, il y a des moments où je stagne, d’autres où je me sens pleinement vivante.
Qu’est-ce qui change ? L’autre ? Les circonstances ? Pas vraiment.
C’est la relation à moi qui n’est plus la même.
Trop occupée, préoccupée par des difficultés personnelles, submergée par le « à faire », enlisée dans mes habitudes, il n’y a plus de place en moi pour l’autre.
À ce moment-là, je ne le sais pas encore mais toute une source d’alimentation pour ma vie est coupée.
Oui, c’est vrai, arriver au bout de ma liste de tâches, m’apporte une certaine fierté. Mais que devient-elle quand je découvre que je suis passée à côté de l’autre ? J’ai fait tout ce que j’avais à faire mais… j’ai interrompu l’autre quand il me partageait son vécu, j’ai refusé la proposition d’une sortie sous prétexte que je n’en avais pas le temps, j’étais là présente physiquement mais la tête remplie de mes préoccupations et je n’ai pas vu que tu avais besoin de moi, de mon oreille attentive, je n’ai pas vu non plus cette réussite que tu voulais partager avec moi.
Et pourtant quel surplus de vie quand je me laisse faire par l’amour en moi et me laisse surprendre par ce qu’il m’est donné de vivre. Quelques instants tout entiers consacrés à l’autre, et c’est un mètre cube d’amour qui se répand en moi. En laissant vivre mon intérêt pour l’autre, ma proximité, mon écoute bienveillante, mon émerveillement, ma gratitude, c’est ma vie qui se transforme. Je me sens plus joyeuse, plus légère, et je retourne à mes occupations le cœur rempli d’un bonheur qui continue à se diffuser en moi tout au long de la journée.
Quel ravissement aussi quand mon cœur se laisse émerveiller par ce que l’autre me permet d’être. J’oublie si souvent de goûter à la saveur d’une attention qui m’est adressée : un encouragement, un service donné, une proposition de sortie, un merci, tous ses petits signes qui me donnent la sensation d’être vivante. Mais quand je m’y arrête, quand je me laisse simplement recevoir la part de l’autre, c’est ma vie qui grandit.
À tout moment des opportunités de laisser grandir notre dimension relationnelle se présentent à nous, encore faut-il que nous faisions de la place en nous pour les entendre. Combien de fois ne passons nous pas à côté de ce qui est essentiel emportés par le flot du rythme que nous nous imposons.
Et si nous profitions de cette période pour nous laisser saisir par les intuitions de pas d’amour à vivre ? Notre terre intérieure est féconde, elle appelle à l’enrichissement.
Belle rentrée à vous !
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